Bienvenue à FONTAINE-FOURCHES 

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                                                          L'enseignement public : documents
                                                                                       

 Les écoles de Fontaine-Fourches
  Au XVIIIe siècle, l’école était située au 1 rue de l'église, dans la paroisse de Fontaine ; elle y restera jusqu'en 1877.
La série C 305 (1778-1785)
, aux archives de Seine-et-Marne, atteste :  
«
— Construction d'un caveau, bûcher et vacherie, à faire, en augmentation, à la maison du maître d'école de Fontaine- Fourches. — Acte d'assemblée des habitants; devis descriptif et estimatif des travaux; — procès-verbal de visite de l'église, du presbytère et de la maison d'école dudit lieu, dressé par Louis-Gatien Maréchaux, architecte et sous-ingénieur en la Généralité de Paris, suivi d'un autre devis portant estimation des ouvrages; approbation de ce devis par l'intendant de justice, police et finances, Louis- Bénigne-François Bertier * ; adjudication des travaux faite devant M. Blaise Baudry. ancien prévôt de la ville de Sens, subdélégué de l'intendance de Paris, au profit de Silvain Phélippon, maître maçon, moyennant 768 livres; — requête de celui-ci à l'intendant, pour être payé d'une somme de 512 livres, restant du prix de son adjudication ; — correspondance du subdélégué à ce sujet, ainsi qu'à la réparation des prés, rues et chemins de la paroisse de Fontaine-Fourches.»
Inventaire-sommaire des Archives départementales antérieures à 1790, Seine et Marne (Supplément) Archives civiles.
-- Complément des series A à E. tome troisieme -
1875 - Supplément à la série C. - Elections. -  Election de Sens
  NDR : Pour se chauffer, les élèves présents apportaient chacun une bûche le matin;  la construction d'un bûcher était justifiée.
  Cette école fonctionna jusqu'à l'inauguration de l'ensemble mairie-écoles, en 1877.
  M. Arthur Bridou **
, instituteur en 1889, à partir des registres de l'état civil, dont le plus ancien date de 1638, a recensé les rédacteurs des actes : ce sont « des hommes désignés sous les titres de recteur des petites écoles, de maître des petites écoles, ou, simplement, de maître d'école. Le premier dont il est parlé serait entré en fonction vers 1672 [...]
  Jusqu'en 1840, le local dans lequel se trouvaient réunis les enfants des deux sexes était insuffisant, deux fenêtres seulement éclairaient, le mobilier comprenait deux tables d'environ 1 m de large autour desquels étaient assis, sur des bancs mobiles, les élèves qui écrivaient. Ceux qui ne savaient pas écrire étaient assis, sur d'autres bancs placés tout autour de la classe, tenant leur livre sur leurs genoux ; à défaut de place ils s'asseyaient à terre ou restaient debout, passant ainsi la journée dans l'ennui et presque dans l'inaction, car la classe comptait à cette époque jusqu'à 120 élèves.

  M. Lemire (de 1803 à 1834) n'avait que 5 mois de classes par an. Aux premiers rayons de soleil,  tous les élèves fuyaient, tous se dispersaient. Et le maître, ainsi abandonné de ses élèves reprenait son métier de tourneur, installé dans un coin de la classe. A sa profession d'instituteur il ajoutait, comme ses successeurs du reste, celle de secrétaire de mairie, de chantre, de sonneur, etc.
  En 1838, la maison d'école, sise à Fontaine, est presque inhabitable, et menace ruine. La classe a besoin d'être agrandie et l'instituteur n'a qu'une seule pièce pour lui, sa femme et ses enfants.
  La municipalité de Fontaine-Fourches comprit la nécessité d'une nouvelle construction, et, en 1843, une maison plus spacieuse fut élevée à la place de l'ancienne ; la classe fut plus grande et mieux éclairée et un mobilier convenable y fut installé.
  Cette nouvelle maison d'école servit jusqu'en 1877, époque où il y eut nécessité de séparer les deux sexes. Pourtant, depuis 1862, un instituteur et une institutrice exerçaient dans le même local, une simple cloison séparant seulement les deux sexes.»
  A partir de 1877, au centre de la commune, fut élevé un ensemble tout neuf, constitué par une mairie encadrée de deux écoles.

  En 1905, pour donner de l'ombrage au bâtiment, la municipalité fit planter des tilleuls face à la mairie ; l'année suivante, la construction fut ravalée.
  1911 vit la construction de deux préaux qui apportèrent un bien-être aux élèves en saison pluvieuse. Des toilettes furent installées dans la même opération.
  En 1923, des matériaux de l'ancienne école furent réemployés pour monter des murs du bureau de poste.
  * Louis Bénigne Bertier [de Sauvigny ] (1737-1789) seigneur de Villemoisson, Intendant de la généralité de Paris. Méthodique dans cette fonction (1776 -1789), il fit établir un plan d’intendance de toutes les paroisses de son administration, véritable cadastre qui devait porter son nom
  ** Arthur Bridou - Monographie communale de Fontaine-Fourches 1889 - Archives de Seine-et-Marne, réf : 2 MI 286. 
                                                                                        
 
L'instruction publique à Bouray [commune du canton de La Ferté Alais (qui en compte 19), arrondissement d'Etampes].
[...] A Bouray, le premier maître d'école cité aux registres des actes de baptême est Jean Mouchon, dont la fille est marraine en 1548. Fut-il le premier? Nous ne saurions l'affirmer mais ce qu'on peut constater c'est qu'à partir de cette époque, non seulement quelques parrains, mais aussi quelques marraines savent signer. au début du XVIIIe siècle. La plupart des actes de mariage portent de nombreuses signatures d'hommes et de femmes ce qui prouverait que les enfants des deux sexes fréquentaient les petites écoles.

  L'école se tenait probablement au presbytère. Cependant lors de la vente des biens nationaux, fut vendue à Bouray pour 360 francs, à un sieur Aubert une maison avec jardin occupée par l'instituteur, appartenant à la fabrique de Bouray, servant de maison d'école composée seulement d'un rez-de-chaussée et d'un petit grenier très bas couvert en chaume. Au pignon de ce bâtiment existe un autre petit bâtiment couvert en chaume, servant uniquement pour monter au grenier de la dite maison. Une note marginale indique que l'objet dont il s'agit n'est pas le presbytère. Cet immeuble n'existe plus aujourd'hui.
  L'instituteur fut alors logé au presbytère. Mais lors du rétablissement du culte catholique, le presbytère ayant été rendu au curé, le conseil municipal, par délibération du 8 Germinal An XI, considérant que le prix modique qu'on lui donne à l'instituteur pour l'éducation des enfants est insuffisante pour le faire vivre et le loger, accepte les propositions faites par le citoyen Huguet de Montaran.
  Huguet de Montaran, propriétaire de Frémigny, en échange de l'abandon par la Commune d'un chemin qui traversait la propriété, entres autres compensations achetait pour maison d'école, un immeuble valant 1500 Francs, ce dont il faisait don à la Commune. Cet immeuble comprenait une maison couverte en chaume, distribuée en deux chambres basses avec four et cheminée, grenier, au dessus une grange, entre les deux chambres un cellier et un appentis, cour devant avec puits commun, jardin devant et à côté: cette maison fut démolie en 1840 et sur l'emplacement fut construite l'école actuelle des garçons qui comprit également une salle de Mairie (jusque là, le conseil municipal s'était réuni soit chez le maire, soit à l'église).
  Jusqu'en 1811, le mobilier comprenait des bancs scellés tout autour des murs et une table placée au milieu de la salle de classe. A cette table se plaçaient les écrivains, peu nombreux, qui formaient l'élite de la classe. Le 28 juillet 1811, la municipalité décide l'acquisition de bancs mobiles.
  Les enfants fréquentaient l'école, sauf ceux des familles pauvres, payaient alors au maître 15 sous par mois; la plupart apportaient chaque jour, un michon de pain, et en hiver, une bûche.
Le 22 mai 1883, le maire de Bouray reçoit une lettre de l'inspecteur académique l'informant que M. E. Le Grand, Maître de l'Université a autorisé le Sieur Tatoud à exercer provisoirement les fonctions d'instituteur primaire dans la commune de Bouray (le sieur Tatoud fait l'école à Bouray depuis janvier 1791). Dans une lettre avisant le sieur Tatoud de l'autorisation mentionnée ci-dessus, il lui est rappelé qu'il est prescrit aux instituteurs primaires, par les décrets impériaux de ne point élever leur enseignement au-dessus de la lecture et des éléments de calcul.
  Le 25 mai 1821, le Conseil vote au maître d'école un traitement de 50 francs.
  Une délibération du 9 mai 1830 porte que 70 enfants payant 1 franc par mois fréquentent l'école les six mois d'hiver, ce que 15 enfants à 0,90 francs fréquentent pendant les six autres mois, que par suite les ressources de l'instituteur comprennent :
- Pour les mois d'école 663 Francs
- Par le bureau de bienfaisance pour les élèves indigents 20 Francs
- Traitement communal 50 Francs
- Casuel de l'Eglise 60 Francs
  Soit un total 793 Francs.
  Le conseil municipal, considérant que l'instituteur exerce sans l'avis du maire ni du conseil, les fonctions de buraliste et de débitant de tabac, qu'il est logé par la commune, refuse de voter des impôts extraordinaires pour lui faire un traitement.
  En 1836, le Conseil Municipal alloue au Sieur Tatoud, instituteur par reconnaissance, une gratification de 100 francs.
  Par délibération du 15 août 1839, la rétribution mensuelle est fixée à 1.50 F, 1.25 F, 1 F ; les enfants indigents sont instruits gratuitement.
  En 1840, le conseil décide la construction d'une école mixte pour 80 élèves (c'est l'école actuelle des garçons). Le devis s'élève à 7503,43 francs dont les deux tiers seuls furent laissés à la charge de la commune. Le mobilier comprit alors un bureau de maître, dix tables à huit places avec bancs fixes, un Christ, des cartes géographiques, des tableaux de lecture.
  Le 17 juillet 1841, le Conseil accepte par 7 suffrage contre 4, M. Canapville, instituteur à Méré, pour remplir les fonctions d'instituteur communal à Bouray, en remplacement de M. Messin, démissionnaire. Le sieur Canapville a le brevet élémentaire.
  En 1845, le bureau de poste crée à Bouray est installé dans la salle à manger de l'instituteur, dont la femme exerce les fonctions de receveuse.
  En 1867, le conseil vote 80 Francs pour le traitement de la maîtresse des travaux à l'aiguille.
  En 1872, Mlle Arnaud ouvre une école libre pour les filles, les élèves indigentes y sont admises dans les mêmes conditions que les garçons indigents sont reçus à l'école publique. En mai 1875, Mlle Ancourt remplace Mlle Arnaud, décédée. Le mois suivant, l'école libre est commise en école publique avec Mlle Ancourt comme institutrice. L'école reste dans le même local, loué 500 Francs par an, pendant un an, en attendant la construction de l'école actuelle des filles.
  Les bâtiments occupés par l'école libre ont été complètement transformés depuis en appartement à M. Roger, menuisier.
  En 1878, la commune achète le terrain nécessaire pour une cour de récréation derrière l'école des garçons; en 1881, des préaux couverts sont construits aux deux écoles; en 1882, le mobilier scolaire est complètement renouvelé, et le mobilier primitif remplacé par des tables, bancs à deux places. La même année, organisation d'un bataillon scolaire.
  La population scolaire, jusqu'à la promulgation de la loi sur l'obligation a été à peu près fixe. 80 élèves (filles et garçons) en hiver, 45 à 50 en été.
  La fréquentation est régulière, hormis quelques absences pendant 15 à 20 j, au moment de la moisson, pour aller glaner. Chaque année, des élèves sont présentés aux examens du Certificat d'Etudes Primaires et la plupart réussissent leur examen.
  Les cours d'adultes fonctionnent à Bouray depuis 1830. Ils sont fréquentés chaque hiver, pendant 3 mois, par une quinzaine de jeunes gens. Les conférences populaires, avec ou sans projections lumineuses, ont été inaugurées en 1893 et jouissent d'une grande ferveur.
  La bibliothèque scolaire, fondée en 1877, est très fréquentée : près de 400 prêts/an. On y dénombre 281 ouvrages en 318 volumes, fin 1898.
  Une société de mutualité scolaire a été constituée par M. GLEYZES, Inspecteur primaire, entre toutes les écoles de l'arrondissement d'Etampes. Enfin, il est fait chaque année une distribution de prix solennelle.
Source : monographie de Camille COLSON (1900)
 
                                                                                       
LA PAROISSE DE THEIL  ARRONDISSEMENT DE SENS ( YONNE ) A LA FIN DU SIÈCLE DERNIER
 DEUX DELIBERATIONS DE LA PAROISSE
 Les originaux de ces pièces sont conservés parmi les minutes de M. Ch. Sépot, notaire à Theil, qui a bien voulu en adresser une fidèle copie à la Société archéologique de Sens, dont il est membre correspondant. Le lecteur attentif y trouvera plus d'un curieux enseignement s'il rapproche l'état actuel des choses de ce qui se passait en 1788.
 - La première pièce concerne l'école paroissiale.
  Le Recteur des petites écoles de la paroisse de Theil, comme on l'appelait alors, n'est pas imposé par l'autorité. C'est la population elle-même qui le choisit librement. Tous les habitants sont appelés à prendre part à l'élection ; ils sont convoqués, suivant l'usage habituel, au son de la cloche et à l'issue de la messe. Le procès-verbal de l'élection est immédiatement rédigé dans l'église au banc de l'œuvre, et les trois quarts des électeurs, 21 sur 28, savent y apposer leur signature à côté de celles des témoins, du notaire, du prieur-curé et du nouvel élu.
Ce dernier est chargé de l'instruction et de l'éducation des enfants. On ne fait pas de savants dans l'école de Theil. L'enseignement y est modeste, il comprend la lecture, l'écriture, le calcul, et, comme l'école n'est pas encore sans Dieu, les prières et le catéchisme. L'éducation est contenue dans le catéchisme, et comme application, le maître doit veiller à la conduite des enfants qui lui sont confiés ; il doit réprimer avec douceur et sans brutalité leurs instincts mauvais, « leur libertinage », et « faire tout ce qu'un bon maître peut faire pour l'éducation et instruction des enfants ».
L'école n'est pas gratuite, le maître reçoit; par mois, de chacun de ses élèves, une rétribution de 5, 10 ou 12 sols, selon ce qu'il leur enseigne. Il entre dans ses fonctions de seconder M. le prieur-curé, et, pour ce service, la fabrique lui alloue 50 livres par an, non compris le casuel. Il a la jouissance de la maison ordinaire de maîtrise, d'un jardin et d'une terre à chénevière. Son traitement total est évalué 80 livres, et il se déclare satisfait. Il est vrai qu'à cette époque le blé ne valait à Theil que 9 livres le sac de 150 litres, une paire de poulets 20 sols, et le cidre 8 livres la feuillette.
 -  La seconde pièce, [...] est un autre acte dressé quelques mois plus tard par le même notaire Butin, qui n'est plus maître d'école, mais qui est resté tabellion. Les habitants sont encore appelés à l'église au son de la cloche pour y délibérer après la grand'messe. Il s'agit cette fois non plus des enfants, mais des moutons de la paroisse. Chaque ménage en possède quelques uns, sans pouvoir se donner le luxe d'un berger. En les comptant, on arriverait à en trouver près de quatre cents, tant moutons que brebis. On va discuter sur le choix d'un berger expérimenté qui réunisse sous sa houlette les petits troupeaux de chacun, et se charge de les conduire, en répondant des dégâts commis, des accidents et des pertes. On lui donnera 9 sols et 2 boisseaux de grain par 4 têtes de brebis ou de moutons, et la moyenne de son salaire annuel est évaluée à 190 livres, c'est à dire à plus de deux fois et un tiers de fois celui du « Recteur des petites écoles ». Il est vrai qu'il a une responsabilité pécuniaire, qu'il n'est pas logé et qu'il lui faut des chiens. Néanmoins déduction faite de ces frais, il était, pécuniairement parlant, préférable alors d'être berger que maître d'école à Theil. Il est probable qu'il en était de même ailleurs. [...]   G. JULLIOT. Bulletin de la Société archéologique de Sens.
                                                                                       ▼  par  A. de Charmasse. Autun et Paris1880. Mémoires de la société Eduenne / Ecole nationale des chartes
  "Choisis et rétribués par les paroissiens, acceptés et institués par l'autorité diocésaine, les maîtres d'école demeuraient soumis à la juridiction spéciale des archidiacres. Cette juridiction, tout à la fois répressive des abus et protectrice des personnes, s’exerçait pendant le cours des visites périodiques du diocèse. L’archidiacre devait s'informer avec soin de la bonne tenue de l’école, de l’observation du règlement et de l’exécution du contrat passé entre le maître et les habitants de la paroisse. Il interrogeait en outre le maître et les écoliers pour s’assurer de la capacité de l’un et du progrès des autres.
En un mot, rien n’était négligé de ce qui, sur une base encore assez étroite d'action, pouvait contribuer à la propagation et à la garantie de l’enseignement primaire.
Tels sont les faits. Malgré la prolixité de leur exposition, il ne sera peut-être pas hors de propos de dire un mot des tendances qui paraissaient destinées à prévaloir, et de la solution que l’église était conduite à donner au problème de l’instruction primaire, au moment où la Révolution vint lui ôter le pouvoir et le souci de le résoudre. Il semble que, s’inspirant des traditions et des procédés ecclésiastiques et faisant usage
de tous les moyens que sa doctrine, ses coutumes et ses lois mettaient à sa disposition, le clergé eût été assez porté à faire de l’instruction primaire un devoir rigoureux, quelque chose comme une sorte de septième commandement de l’église, obligatoire au même titre que les autres et dont l’accomplissement eût été imposé à toutes les consciences chrétiennes. A une époque de foi et sous la seule sanction des peines spirituelles, l’obéissance au précepte de l’instruction n’aurait certainement pas rencontré plus d’obstacles que l’observation du précepte de l’abstinence. Dans les cahiers présentés aux états généraux de 1789, le clergé de France réclama l’établissement d'un maître d’école par chaque paroisse. Si ce voeu, tant de fois exprimé, avait été écouté et que l’église eût obtenu la mission de le faire exécuter, il ne serait certainement pas demeuré stérile entre ses mains. [...]
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Le recteur des (petites) écoles
 
[...] Dès le XVIe siècle, chaque paroisse du Sénonais a un recteur des petites écoles. Celui de Thorigny est cité dès 1546 et, malgré leur discrétion, on peut en citer douze jusqu’en 1790. Jusque-là les conciles diocésains obligeaient les prêtres à instruire en permanence deux enfants ou plus gratuitement.
  L’assemblée paroissiale convoque les candidats, examine leurs méthodes, se renseigne sur leur compte. Un notaire rédige un contrat de travail de quelques années. On y consigne ses devoirs : ne pas battre les enfants, ne rien exiger des enfants pauvres, les emmener à la messe, les y tenir sages, nettoyer les toiles d’araignées de l’église.
  Les habitants rémunèrent le recteur avec leur production de blé et de vin, en tenant compte des superficies de chacun (Grange le Bocage). Les enfants gagnent les champs et les vignes pendant les travaux agricoles. Le recteur des petites écoles vaque alors à ses ceps ou à son métier à bras. Au demeurant, la fonction n’a aucun prestige. Elle est instable.
  Nous pensons que la profession était réservée, dans une société agraire, à des handicapés.
  Le seigneur prêtait, avant 1789, une maison pour y héberger l’école.
  L’effort de la paroisse a des résultats admirables. Très rares sont les hommes analphabètes. Chez les filles, les trois quarts savent signer. On critique beaucoup cette alphabétisation qui ne se serait manifestée que par l’usage de la signature. Que dire aujourd’hui où la signature d’un chèque cache un analphabétisme croissant. Par ailleurs, malgré les destructions des archives privées, il demeure des fragments de comptes et de courriers pour prouver que nos ancêtres vignerons étaient parfaitement coutumiers de l’écriture.
  LA VIE PAROISSIALE A THORIGNY (Autrefois)
                                                                                        
A Jaulnes, au XVIII siècle, le recteur d'école n'avait que cent livres de gages fixes ; on résolut de le traiter plus favorablement et de construire des classes. Un dossier de six pièces conservé aux archives de Seine-et-Marne (C. 372) atteste que la solution se fit longtemps attendre, — quelque chose comme 25 ans. Les habitants exposaient à l'intendant de la Généralité de Paris — qu’ayant eu jusque-là des recteurs originaires du village, leur propre logement avait toujours servi d'école, mais que cet avantage n'existait plus et que la construction d'une maison pour les classes était indispensable. Le subdélégué de l'intendant appuyait la requête, en faisant valoir à son tour que le maître d'école de Jaulnes, marié et père de quatre enfants, ne pourrait vivre avec 312 livres formant toutes les ressources de sa place. Enfin, les habitants augmentèrent son gage de 100 livres à prendre sur la communauté et l'intendant approuva cette résolution. [Gallica - Bibliothèque numérique]   
 Recherches historiques sur l'enseignement primaire dans la Brie par Th. Lhuillier, impr. de Destouches (Meaux)-1884
 
                                                                                     
 Saint-Nazaire. — François Bertrand et Marguerite Verdon, par acte du 8 mai 1627, fondèrent plusieurs petites écoles, dont ils donnèrent la direction à quatre régents, qui étaient à la nomination du recteur et du général des habitants. En 1784, les maîtres d'écoles étaient Pierrot et Durand. Ce dernier enseignait seul en 1787, et les filles n'avaient qu'une maîtresse, nommée  la Pomelin. Jacques Breny, prêtre d'Escoublac, exerçait en 1782, la double charge de chapelain et de maître d'école dans la frairie de Saint-Sébastien. (Brevet et registres paroissiaux).
 Saint-Père-en-Retz. — Le vicaire est désigné, en 1561, comme maître des petites écoles. Vers 1710, M. l'abbé Pondavy, recteur de Sainte-Opportune, a pris soin de consigner dans les registres de sa paroisse qu'il réunissait le plus d'enfants qu'il pouvait autour de lui pour leur faire la classe. Il leur apprenait à lire, à écrire, et les appliquait surtout à la traduction du latin. Ses notes engagent ses successeurs à l'imiter. Il donnait parfois à manger à ses écoliers, attention, dit-il, qui touche beaucoup les parents. Vers 1785, les enfants avaient pour maître d'école un sieur Debucan, originaire de Paris. (Série G. Procès-verbaux de visites de 1561. Registres paroissiaux du XVIIIème siècle).
 Saint-Philbert. — Le régent était prêtre, en 1686 ; mais il se faisait remplacer par un laïc. Diverses personnes instruisaient les filles en 1761. Le sacristain était maître d'école en 1775. Les habitants fournissaient le logement à l'instituteur, qui, pour sa rétribution, touchait 200 livres en 1761. (Brevet du recteur)

A consulter
TABLE THEMATIQUE du site "Vivre au moyen âge  Ecole et Université
VILLAGE : Administration territoriale.2.historique

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