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Les langues régionales et les patois <geneawiki>
- Le patois briard - expressions : compilation quasi intégrale de la publication :
recherche lexicale effectuée par Ghislain Simonnet, auteur du site Soisy-Bouy
NB : des ajout personnels ont été précédés du sigle +
A
A cause, A cause don : pourquoi, pourquoi
donc ?
A cause qué : parce que. I' m'en
veut à cause qué j'é fé ça.
A c'matin, à c'soère : ce matin, ce soir.
A c't'heure et aussi : à présent , maintenant.
Aller aux champs (en parlant de
bestiaux, vaches ou moutons) : les
mener paître et les garder.
Aller avec : être fiancé ou en relation d'amour ; c'té garçon-là et c'té fille
von' ensenble
Aller de grand : faire de grands frais
: I'va
rudement d'grand; ça n'dur'ra pas. cA rapprocher de "Faire
son grand".
Aller en masques : prendre un déguisement
et courir les rues ainsi, ou aller à un bal masqué.
A part ça : malgré cela, cependant.
Aujourd'hui pour demain : d'un moment à l'autre, à l'improviste.
Autant comme autant : en grande quantité, de plus en plus ; Autant comme
autant en i'en donnera, autant il en mangera.
Avoir de l'agrément, avoir du plaisir, s'amuser, jouer.
Avoir le fil ou du fil : être adroit, avoir de la finesse.
Avoir mais que : n'avoir plus que.
Avoir pas mais tout plein : ne plus avoir beaucoup. I'a pas mais tout plein
d'argent à la méson. [mais, ici, à valeur
de "sauf"].
Avoir sort à, n'avoir sort qu'à : être absorbé.
I'n'a sort
qu'à son ouvrage.
Avoir un feu de (femme) veuve : un
feu d'âtre peu ardent, mal entretenu.
B
Battre
le chien devant le loup : se dit d'une personne racontant un fait
gênant pour elle, avant qu'il ne soit divulgué, en
l'expliquant à son avantage.
Bête comme chou : chose très
simple à laquelle on attache trop d'importance : C'té prétendu invention, c'ée
bête comme chou.
Bon sang ! : exclamation d'étonnement, de contrariété, et quelque fois
de contentement.
C
Cadet
: Il y a encore.peu, (un peu plus d'un demi-siècle), dans la
Brie
et plus particulièrement dans les cantons touchant au département de la
Marne, l'usage était constant de désigner le fils aîné par son nom
de famille sans adjonction de son prénom (y compris par les
parents mêmes) ; ex : Boulard.
La fille aînée
portait le nom de famille mis au féminin : c'était Boularde,
ou Béjoute (fille de Béjou).
Le second fils
portait aussi ce nom, mais précédé du mot Cadet ; ex : Cadet
Boulard.
Les
autres fils se distinguaient par
leurs prénoms.
Cet
usage se perd aujourd'hui ; seules les
personnes très âgées conservent ces appellation.
Dans la Marne, le
quatrième fils s'appelait autrefois "Doudou"; ex : Doudou Boulard. Le cinquième fils était
"Lolhomme".
Ces deux énoncés
hypocoristiques sont à rapprocher du terme de " nono"
par lequel, en Brie, on désigne familièrement un jeune enfant. Mon petit
nono.
C'est bien
d'hasard que : il est certain que. c'ée ben d'hasard qu'il ira à
Provins.
C'est bien
d'hasard si : cela serait surprenant si... c'ée
ben d'hasard si y allait.
C'est pas d'à moi
(d'à lui), c'est d'à toi (d'à eux) : ce n'est pas à moi, c'est à toi
etc..
C'est pas
d'é'r'fus : consentir, accepter une offre.
C'est-y ? : est-ce
? : c'ée-t-'y toi qu'a fé ça ?
C'était pas pressé
: cela était inutile ;cela présentait des
inconvénients (expression qui implique un
reproche).
C'étant
: - 1 C'étant ! exclamatif : ce n'est pas possible. c'étant en v'la ène affaire.
- 2
C'étant j'irai : dans ce cas [ou alors - ou puisque c'est ainsi],
j'irai.
- 3
C'étant négatif : implique une réprobation, un
mécontentement. C'étant j'irai pas nà !
Claque, (recevoir
une claque) [au moral] : recevoir un affront mérité. Il a r'çu ène claque qu'i n'a
pas volée.
Claquer du bec :
avoir faim.
Conséquent
: important (ou de grande valeur). [emploi impropre mais très
courant]
Contre : auprès, à
côté : I's'trouve contre el bois (à
côté du bois).
Corvée (faire une
corvée) : effectuer
un dérangement inutile,
un travail sans profit.
Coûter chaud : coûter cher. Al a un manteau qu'a dû coûter chaud à son homme.
D
Donc : placé en français au milieu d'une
phrase, est énoncé, en patois, à la fin.[prononcé "don"]. c'ée pas lui qu'à parti don ?
E
Egaud (à l’) : locution
adverbiale = à l’abri cf
Larousse [7 vol.
édit.1880]
Egaud (à l’) : : loc. adv. (é-gô) de
patois. Pour se mettre à l'abri. cf Littré «
Et, comme ils passaient devant un vaste hangar qui contenait des
bourrées : - - " Si nous nous mettions
dessous, à l’égaud?"
Il feignit de ne pas comprendre ce mot de patois, et même la
taquina sur son accent [à Nogent-sur- Seine]. (Gustave Flaubert, L’Éducation sentimentale,
II, page 15 ). ÉTYMOLOGIE
: Bourguig. à l'écaud, à l'écau, à l'éco,
à l'abri. Origine inconnue.
En chemin faisant : pendant qu'on est là ou que l'on va quelque part. Si vous allez à Provins, en ch'min fésant, faites-moi ène commission.
En d'ici : en deçà, de ce côté-ci.
En d'par là (ou bien : d'l'aute coûté) : au delà. La méson ée en d'ici et l'moulin ée en d'par là; l'jardin ée enco d'l'aute coûté.
En mener large : faire de grosses dépenses, mener grand train.
(N') En mener pas large : avoir peur.
Ensuite : (est remplacé toujours par les mots) après et après ça. Va à Provins, tu r'viendras après ; travail, après ça tu joueras.
Envoyer des poires d'engoule à quelqu'un : parler par allusions ou insinuations pour blesser son interlocuteur.
Et pis : ainsi que. j'suis parti à Paris et lui aussi et pis j'sons r'venus ensembe.Et (conjonction de coordination, n'est jamais prononcée seule).
Etre bien rencontré : avoir fait un heureux mariage, avoir embauché un bon serviteur, avoir acheté un bon cheval.
F
Faire son grand : être fier, orgueilleux ; se croire supérieur aux gens
de sa propre condition sociale.
G
Garder une poire pour sa soif : faire des économies pour les besoins à
venir.
I
I'a pas presse : il ne faut pas courir de risques en se chargeant de
certaine besogne. I'a
pas presse à aller séparer ces
individus en
train
dé s'batte. La locution peut aussi indiquer
un
empêchement. I'a
pas presse qué j'alle mé prom'ner, j'é trop d'ouvrage.
I'en a mais que : il n'y en a plus.
I'en a pas pou sa creuse dent : il y en a trop peu, insuffisamment pour
apaiser sa faim.
I'en manque bien : il n'y en a pas beaucoup. Dé
pommes c't'année ? I'en manque ben.
J
J'compte : je
crois, je pense, ou j'espère. j'compte qu'il va pleuvouère.
J'sais beaucoup : j'ignore ce dont il est
question.
j'sé
beaucoup moi si c'ée vrai.
L
Là voû qu'c'est ; Par là voû
qu'c'est ; La voû qui va? : Où est-ce ? De quel côté est-ce ? Où
va-t-il ?
Le temps n'est pas à la malice : le beau
temps va continuer bien que le ciel soit nuageux et la pluie menaçante.
M
Maladie ! ou (Ah, Maladie!) : exclamation de
regrets, de désespoir ou de désapprobation :Ah, maladie! quoi-qu't'as fé là ?
Malin comme un culard :être très malicieux, très espiègle.
Manger son pain blanc en premier : soit, avoir eu une situation plus
enviable antérieurement à
celle que l'on connaît ou que
l'on aurait pu connaître,
soit augurer de la dégradation d'une situation pour cause de
dissipations avérées.
Marcher sur sa longe : renier la parole donnée, se rétracter ou bien
reconnaître son
erreur et chercher à la pallier.
+ s'embarrasser
dans les mesures qu'on prend, dans les discours qu'on tient(Dictionnaire de
l'académie Françoise)
Mettre coeur sur carreau : vomir. I' conné pas sa suffisance en mangeant, c'ée pou quoi qu'i met souvent coeur su' carreau.
P
Parler à vide comme à charge : parler à tort et à travers, mais surtout
pour médire inconsidérément du prochain.
Partout : adverbe toujours
précédé du mot tout : En
l'rencontre tout partout dans lée rues.
Pas mais beaucoup ou Pas mais
tout plein :
très peu, plus gère. Faura batte dé l'avouène
(avoine) i'en a pas mais tout plein pou'lée ch'vaux.
Passer devant le nez : exprimer un espoir déçu. Il espéré hériter, ça i'a passé
d'vant l'nez, c'ée én'aute qui l'a évu.
Penser que non (exclamation) : ce n'est pas possible. Pensé qu'non qu'i n'a pas fé ène bêtise pareille !
Penser que oui : assurément. Pensé qu'oui qu'il ira.
Perdre sa Grégnote, voir Grégnote dans le glossaire.
Point aise : sans précipitation, en prenant le temps (on prononce poin'aise).
Point en tout (prononcé poin'en tout) : aucun, pas du tout (expression particulière à l'est de la Brie et dans les dépts voisins, Aube et Marne).
Prendre au droit de soi : prendre la part qui revient de droit à chacun dans un héritage, un partage ou une vente en commun.
Prendre pierre pour marteau : interpréter les choses dans un sens contraire à leur sens véritable ; avoir l'esprit peu délié, l'intelligence peu développée.
Prendre son courage à deux mains : ne pas se rebuter devant une grande difficulté et persévérer pour la vaincre.
Q
Qué d'toi (ou d'vous ) : à ta place (ou
à la vôtre). Si j'étais qué d'toi ( ou d'vous
) = si
j'étais à ta place.
Qui qu'c'est qu'c'est et qui qu'c'est ça,
au lieu de qui est-ce ?
Quoi qu'c'est qu'c'est, pour qu'est-ce ?
Quoi qu'c'est qu'i'a, pour qu'y a-t-il ?
Quoi qu'c'est qu'tu veux, pour que veux-tu ?
Quoi qu'c'est qu'c'est que tu veux,
pour qu'est-ce que tu veux ?
Quoique c'est qu'vous allez faire,
pour qu'allez-vous faire ?
R
Remettre
quelqu'un dans son bon chemin : donner de bons conseils à un
dévoyé ; consoler une personne accablée de chagrin; donner de
l'espérance à une personne découragée.
Remonter sur sa bête : reprendre des forces ; recouvrer la santé après
une grave
maladie.
S
Se lever, Se jeter de grand :
agir ainsi par un
mouvement brusque, d'une
seule pièce, comme par surprise.
S'
mettre à l'égaud : Se mettre à l'égaud ou S'égauder. [égaud
= abri].
Se mettre
à l'abri du vent ou de la
pluie, mais principalement du vent.
[Contre la pluie,
on dit : se mettre à
l'ébri]
Se
parler est une expression qui s'applique à un paysan affectant de
parler un français correct, alors qu'il en est incapable et fait
des cuirs : C'mossieu,
ça veut s'parler, comme si c'était pas in campagnard ! En sé ben
d'là voù qu'i sôrt !
Se souvenir beaucoup : ne pas se rappeler, avoir oublié. I's'souvient beaucoup là voù
qui l'a
perdu.
Seul [ toujours précédé du mot tout]. Il ée resté tout seul. Au
féminin, on dit indifféremment : La femme est tout seule, ou
toute seule.
Au pluriel, la prononciation
est la même qu'au singulier pour chacun
des deux
genres : Les
hommes sont tout seuls ; les femmes
sont tout seules ou
toutes seules
= les hommes
sont réunis seuls entre eux, ou les femmes sont réunies seules entre
elles.
T
Tanque et tanque (ou bien tanque et plus - prononcé
tanqu'et) : tant et plus ; beaucoup ;
en grande quantité.
Mets
du bois dans l'feu tanque et tanque pou' qu'ça chauffe fort,
fourre-z'en
tanq'et pus.
Tanqu' à : jusqu'à. Iras-tu
tanqu'à Provins ? J't'écouteré tanqu'à
c'souère.
Taper (se) : ne pas
obtenir une chose promise ou espérée. I'croyé hériter d'sa tante, mé
i'peut s'taper.
Tirer les vers du nez : réussir adroitement à faire parler
quelqu'un d'un sujet qu'il ne voulait pas aborder
ou à lui soutirer des
informations qu'il ne
voulait pas divulguer.
Tomber du haut mal : avoir des attaques d'épilepsie.
Tout : accentue la qualité du terme qu'il précède. Du pain tout sec ; il est tout
blanc
; tout surpris ; tout chagrin ; tout résolu, etc....
Tout l'temps : continuellement ; toujours. Il ée tout l'temps fourré au
cabaret.
Tout plein : beaucoup. I'a tout plein d'pommes
c't'année.
V
Va cheux nous : chez nous. Ton gamin, i'joue va cheux nous
avé le mien, j'vas l'renvouéyer va cheux
vous.
V'là l'chiendent :c'est fâcheux, c'est un cas embarrassant,
voilà l'inconvénient.
Voyons voir : pléonasme non spécifique au patois briard.
Y
Y a pas : être dans l'obligation de faire, d'agir malgré un désir
contraire.Y
a pas, faut y
passer.
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