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La vie paroissiale 1 [à Thorigny-sur-Oreuse, autrefois]
La vie paroissiale 2 [à Saint-Martin-sur-Oreuse, autrefois]

                                                              LA VIE PAROISSIALE A THORIGNY (autrefois)
                                                                                         extraits de :< Ensemble paroissial Sergines - Thorigny >
  I.L’ASSEMBLEE PAROISSIALE
  II. LES MARGUILLIERS
  III.LES ASSEEURS (COLLECTEURS) DES TAILLES

  IV.LE RECTEUR DES ECOLES
  V.LA GARDE DU TROUPEAU
  VI.LES FETES PAROISSIALES  

I.L’ASSEMBLEE PAROISSIALE
  Comme la totalité des paroisses rurales de l’Ile de France, celle de Thorigny administre directement sa destinée jusqu’en 1789, pratiquant ce que les juristes nomment la démocratie directe. De très rares villages sont dotés du statut communal où une poignée d’échevins s’adjugent les affaires (Sergines au XVIe siècle).
 L’assemblée paroissiale est composée de l’ensemble des chefs de famille et à ce titre des veuves. Elle est la structure unique répondant aux aspects religieux et civils des habitants de Thorigny. Réunie au son de cloche dans l’église à l’issue de la messe, elle est présidée par le lieutenant de la prévôté (juge seigneurial). Ne pouvant se réunir en permanence, l’assemblée organise des délégations (marguilliers et asséeurs des impôts) acceptées par les autorités centrales (l’Archevêque et le Roi). Elle embauche des agents : recteurs des écoles, garde du troupeau commun, sonneur des cloches.
 Les gros travaux y sont décidés : toiture de l’église, entretien du presbytère, coupe des bois communs, fortifications du bourg.


 II. LES MARGUILLIERS
  A Thorigny, trois hommes sont élus par l’assemblée chaque année pour être marguilliers. La cinquantaine de marguilliers connus à ce jour permet d’observer que chacun des groupes sociaux de Thorigny est représenté parmi eux. Leur fréquent renouvellement accentue la représentativité. Les marguilliers administrent les affaires courantes de la vie religieuse, assistant le curé sur ce point : achat des tableaux, des cloches, de ciboires, de "ciels" pour les processions ; lorsque les chanoines de Sens, patrons de la paroisse viennent inspecter Thorigny ; les paroissiens donnent leur avis sur leur curé. Le prêtre pour sa part ne manque pas de dénoncer l’inévitable original atteint de la maladie de la libre pensée et qui se refuse à approcher les sacrements. Les chanoines analysent les comptes des marguilliers. La fabrique loue de menues pièces de terre : pré du Rosaire (qui rémunère le sonneur), herbe du cimetière, noix de la porte de Champjourne (vers la Postolle). Les marguilliers vont parfois jusqu’à assurer l’entretien des fortifications (aux Sièges). Ils font de menus prêts aux paroissiens gênés moyennant une hypothèque. Ils détiennent dans un coffre de bois déposé dans l’église les titres paroissiaux. Leur rôle varié met les marguilliers en contact avec le subdélégué de l’intendant. Ce haut fonctionnaire prit le soin de désigner parmi eux un correspondant : le syndic (vers 1730).

 III.LES ASSEEURS (COLLECTEURS) DES TAILLES

  L’assemblée paroissiale élit parmi ses membres chaque année les collecteurs des impôts : les asséeurs. Recevant directement de l’élection de Sens (administration des impôts directs) le montant (la cote) dû par la paroisse, les trois asséeurs de Thorigny sont responsables sur leurs biens de l’exacte levée de l’impôt. Autant dire que si leur force de persuasion est faible, ils se ruinent rapidement. Ils ont heureusement à leur disposition une arme redoutable à double tranchant puisqu’ils répartissent selon leurs estimations la contribution de chacun. On ne peut pas abuser de ce pouvoir sans risquer d’être victime l’année suivante de représailles. Les impôts sont systématiquement Contestés en l’élection de Sens qui les repartit entre les paroisses. On se plaint que le village voisin a été épargné, que le gel a ruiné nos vignes. Des habitants demandent à être exemptés en raison de leur statut de commensal du Roi, d’autres en qualité de docteurs en médecine. La tragédie fiscale repose alors sur les classes moyennes dont les "forts portent les faibles".

 IV . LE RECTEUR DES ECOLES
 
  Un timbre a dernièrement commémoré le centenaire de la loi de Jules Ferry. Il faut clairement indiquer que ce ministre n’a pas inventé, ni généralisé les écoles, ni même la gratuité de l’enseignement.
  Dès le XVIe siècle, chaque paroisse du Sénonais a un recteur des petites écoles. Celui de Thorigny est cité dès 1546 et malgré leur discrétion, on peut en citer douze jusqu’en 1790. Jusque là les conciles diocésains obligeaient les prêtres à instruire en permanence deux enfants ou plus gratuitement. L’assemblée paroissiale convoque les candidats, examine leurs méthodes, se renseigne sur leur compte. Un notaire rédige un contrat de travail de quelques années. On y consigne ses devoirs : ne pas battre les enfants, ne rien exiger des enfants pauvres, les emmener à la messe, les y tenir sages, nettoyer les toiles d’araignées de l’église. Les habitants rémunèrent le recteur avec leur production de blé et de vin, en tenant compte des superficies de chacun (Grange le Bocage). Les enfants gagnent les champs et les vignes pendant les travaux agricoles. Le recteur des petites écoles vaque alors à ses ceps ou à son métier à bras. Au demeurant, la fonction n’a aucun prestige. Elle est instable. Nous pensons que la profession était réservée, dans une société agraire, à des handicapés. Le seigneur prêtait, avant 1789, une maison pour y héberger l’école. L’effort de la paroisse a des résultats admirables. Très rares sont les hommes analphabètes. Chez les filles, les trois quarts savent signer. On critique beaucoup cette alphabétisation quine se serait manifestée que par l’usage de la signature. Que dire aujourd’hui où la signature d’un chèque cache un analphabétisme croissant. Par ailleurs, malgré les destructions des archives privées, il demeure des fragments de comptes et de courriers pour prouver que nos ancêtres vignerons étaient parfaitement coutumiers de l’écriture.


 V.LA GARDE DU TROUPEAU
Chaque habitant a la permission de mener son bétail sur les chaumes, jachères, bas côtés de route. Les bois sont exclus de la tolérance, les animaux peuvent y ravager de jeunes pousses. Le développement des clôtures portera un coup mortel à ce système sous Louis XVI. A Thorigny, le seigneur, sur les conseils d’amis, cherchera à mettre fin à la divagation d’animaux. L’errance ne pouvant pas être tolérée, l’assemblée paroissiale se choisit un garde du troupeau commun, parfois deux : un pour les bêtes à maille (moutons), l’autre pour les bêtes à cornes (vaches). Depuis le Moyen Age, on ne trouve plus des troupeaux de cochons dans les bois. Les moines qui s’en sont fait une spécialité, se sont retranchés dans leurs couvents.

 
VI. LES FETES PAROISSIALES
 
  Dès le début du XVIe siècle, la fête paroissiale est celle de St Pierre et St Paul.
  Nous le savons par la relation d’un sergent (huissier) venu au château et qui trouva porte close, la darne de Thorigny étant partie à la fête. La rue du Pré de la Fête, menant vers Sens par l’abreuvoir, tire manifestement son nom du pré loué vers 1644 par le seigneur aux habitants pour leurs fêtes. Aucune description ne permet de préciser leur déroulement.
  Nous savons que nos ancêtres aimaient jouer aux quilles. Ils payaient pour cela un impôt au seigneur.
  Une autre occasion de se rencontrer est la sortie de la messe. C’est un lieu privilégié d’échange d’informations. Les sergents des tribunaux voisins viennent y clamer les ventes aux enchères, les saisies, les jugements. C’est là qu’un cavalier donne les nouvelles d’un fils parti à Brest, d’un frère cardeur de laine en Lorraine. La paroisse est en somme la première institution dans laquelle se fondent les familles chrétiennes de Thorigny. Son fonctionnement, profondément démocratique, permet de disposer de services communs (l’école et la garde du bétail) et de répondre aux sollicitations fiscales. C’est elle qui s’arme (juin 1789) et qui décide de se battre pour défendre le bourg des pilleurs (sous la Fronde).[...]
 
 Extrait de <Thorigny- sur-Oreuse> sur le site <Ensemble paroissial Sergines-Thorigny>  
 

Annexes


 LE PAYS DE THORIGNY DANS L’HISTOIRE

[...] En 1623, devant leur attentisme, Marguerite d’Elbène, veuve du seigneur de la Motte Tilly et de Plessis du Mée, créancière de la rente de 1563, les met en demeure de payer. Une guerre juridique commence. Le jeune Michel de Neufviz se défend âprement, mais en 1626 la liste des créanciers est arrêtée. De guerre lasse, avec sa sœur Anne, épouse de Pierre Charpentier, seigneur de la tuilerie de \/erti11y, il renonce à la succession paternelle. Il décèdera à Paris en 1631. Son corps sera ramené à Thorigny pour être enterré dans la chapelle Saint- Nicolas de l’église où les siens ont été ensevelis. Il semble qu’en fait les héritiers de Neufviz aient renoncé à la seigneurie et décidé d’aider leur cousin germain par alliance à l’acquérir.

III. L’ère des Trémelet 1631- 1637 :

Jean de Raoul, seigneur de Serbonnes, gentilhomme de la chambre du Roi, gendre de Jean de Trémelet seigneur des Hazards, va appliquer une tactique simple : il deviendra créancier de la succession de son oncle en désintéressant la majorité des créanciers pour se substituer à eux. Pour ce Faire, il emprunte entre février 1631 et novembre 1632, 34 800 livres au parisien Jean Pinon. Subrogé aux droits de Marguerite d’Elbène, il va néanmoins poursuivre l’adjudication de la seigneurie. 

Le 19 novembre 1631, le prévôt de Paris lui adjuge la seigneurie de Thorigny pour 61 350 livres.

COLLECTION DE DOCUMENTS INEDITS SUR L'HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE LA RÉVOLUTION FRANÇAISE
DOCUMENTS RELATIFS A LA VENTE DES BIENS NATIONAIX DANS LE DISTRICT DE SENS Publiés par Charles POREE ARCHIVISTE DE L'YONNE,  TOME II
PUBLIES PAR LES SOINS DU MINISTÈRE DE L INSTRUCTION PUBLIQUE LIBRAIRIE ERNEST LEROUX RUE BONAPARTE, 23 Digitized by the Internet Archive in 2010 with funding from University of Ottawa
244 VENTES THORIGNY
[…] Par bail du 12 mai 1783, devant Héaulme, notaire à Sens, les religieux de Saint-Pierre-le-Vif affermaient à Edme Ciron, huilier à Thorigny, le tiers des dîmes de grains de Thorigny et la Postolle, à percevoir …
                                                                                       ▼                                                                               
             A consulter absolument :
Yonne > Senonais > Thorigny-sur-Oreuse 05/09/14  Sortie du bulletin des Amis de Thorigny
Publié récemment, le fascicule n° 8 de l'année 2014 édité par les Amis de Thorigny et de l'Oreuse, présente une douzaine de communications sur une soixantaine de pages consacrées au patrimoine de la vallée de l'Oreuse et à la vie quotidienne des Thorignats aux XIX e et XX e siècles.
Dans son éditorial, le président Charrey, fort d'une pétition de 282 signatures, demande la réouverture de l'église de Thorigny, fermée depuis quelques années pour cause de vétusté, exprimant l'intention d'entreprendre une collecte de dons, pour peu que la municipalité « prenne la décision de sortir l'église de son impasse ».
Dans le cadre du 70 e anniversaire du passage de la 2 e DB à Fleurigny, en septembre 1944, le colonel Maurice Courdesses, président des Anciens de la 2 e DB, apporte un témoignage sur la progression depuis Paris jusqu'au front de l'est.
S'agissant du patrimoine, Gérard Devaud, montre les derniers pans de bois de la vallée de l'Oreuse, s'achevant sur la présentation de la restauration du curieux lavoir de Fleurigny qu'il a réalisée cette année en compagnie de plusieurs bénévoles. De son côté, Raymond Lapôtre évoque successivement les enfants de chœur du village en 1905, l'habitation troglodytique de la crayère à Macat, l'huilerie locale et son moulin, ainsi que l'éolienne Araou de Thorigny. Dernière contribution du bulletin, celle d'Étienne Meunier, qui feuillette les éphémérides de Fleurigny entre 1779 et 1787.
                                                                                     ▼                                                                                
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 Publié récemment, le fascicule n° 8 de l'année 2014 édité par les Amis de Thorigny et de l'Oreuse, présente une douzaine de communications sur une soixantaine de pages consacrées au patrimoine de la vallée de l'Oreuse et à la vie quotidienne des Thorignats aux XIXe et XXe siècles.