La lessive.2.Culture du linge et innovations lessivielles
La lessive.3.Lavoirs, laveuses & lavandières
La lessive.4.Les blanchisseuses à Paris
La lessive.5.Les lavoirs parisiens - localisation et anecdotes
La lessive.5.Les lavoirs parisiens
On a compté pas moins de 300 lavoirs dans Paris Des lavoirs de Paris : localisation & anecdotes Le lavoir rue des
Lavandières-Sainte-Opportune, Paris Ier (quartier
Saint-Germain l'Auxerrois / Halles). Le lavoir rue Popincourt, Paris 11e, n° 28. Impasse des Trois-Sœurs, doit son nom à un lavoir tenu par trois sœurs.Le lavoir Sainte-Élisabeth, rue de Montreuil, Paris 11e arrdt Le lavoir Sainte-Marguerite, de la rue du même nom, Paris 11e Le lavoir Passage Thiéré, n°5, Paris 11e. Passage précédemment nommé "passage et cour Sainte-Marie-Saint-Antoine", donnant 25, rue de Charonne dénommé la "Petite Auvergne"(quartier Roquette). [photo] [...] Mais rue de Lappe et passage Thiéré n'ont pas trop changé (j'y suis encore passé avant-hier) : le Balajo est toujours là (ouf !), comme la chapelle des Lombards, la Galoche d'Aurillac (dont le patron est décédé récemment, hélas) et, à l'autre bout, la maison Teil, ses tripoux, son pain d'Aurillac, ses fritons, sa saucisse sèche, ses cabecous et son Cantal... Evocation qui fait naître chez un autre lecteur du site <rue Montgallet>, ce souvenir : « ....J'espère en étonner quelques uns en leur disant que j'ai connu le boulevard Bonnes Nouvelles pavé avec des pavés en bois. J'habitais dans une cour, une véritable petite rue, il y avait un lavoir en service signalé dans la rue par un drapeau. Le bal à Jo, la boule rouge, rue de Lappe j'ai connu en service.(La petite Roquette juste à côté). En été nous allions nous baigner dans la Marne, souvent à Champigny, les habits gentiment pliés sur le bord. Le jour ou un copain s'est fait voler ses affaires quel scandale! Ma famille était dans le 20ème (émigrés limousins). » Retour à <rue Montgallet>, ce souvenir : « Quand j'étais môme, il n'y avait bien sûr pas une seule boutique informatique [...]. En revanche, il y avait encore abondance de bistrots et de bougnats ainsi que des artisans du bois (on est dans le 12e, pas loin du Faubourg et de la Bastille). Mais surtout, tout au bout à gauche (après la rue Ebelmen, pas loin de la station de métro), il y avait encore (jusqu'au milieu des années 60, j'étais au lycée à l'époque) la dernière ferme de Paris... avec veaux, vaches, cochons et poules. Le fermier passait régulièrement avec sa charrette verte tirée par un cheval! » Souvenir d’un autre internaute, publié le 04/03/2007 par mimidelode : « ...donc mes parents étaient blanchisseurs, [...] les ménagères venaient faire leur lessive au lavoir ; il y avait 80 places. L’endroit était bruyant et animé ; des chanteurs, des accordéonistes des rues venaient et certaines vieilles laveuse avaient parfois abusé d un petit rosé (la pelure d’oignon - leur favori) et cela amenait parfois des batailles à coup de battoir, sorte de raquette en bois qui servait à taper sur le linge pour l’essorer ; c’était un travail dur pour les femmes : l’endroit, ( le lavoir Sedaine) rue du Cdt Lamy, près de la Bastille et la fameuse rue de Lappe avec le Balajo la Boule Rouge et d’autres dont j’ai oublié le nom. Il y avait aussi, rue Baffroi, le Massif Central où j’allais souvent danser : il y avait une boule qui tournait au plafond et c’était une référence (la boule ronde unique au monde) ; à l’époque, il fallait peu de chose pour épater. »
Le Grand lavoir du marché Lenoir, 3,9 Rue de Cotte Paris12ème. Quartier : Quinze-Vingts - Fbg St Antoine [Construit en 1830, c’était le dernier exemplaire des quelques 300 lavoirs de Paris illustré par V. Hugo Histoire d’un crime, 1851] Contrairement à ce qui est écrit aujourd’hui sur la façade, ce lavoir ne se trouvait pas au 9 mais au 3 rue de Cotte. Car, classée en 1988, elle a été sauvée in extremis et déplacée de 40 mètres à son emplacement actuel. Le lavoir Jeanne d'Arc, rue Patay, Paris 13e Le lavoir du quartier de Plaisance, Paris 14e Le lavoir du Soleil d'Or 15e arrdt Le lavoir Rue de l'Amiral-Roussin, Paris 15e Le lavoir du soleil d'or, 224 rue de Vaugirard Paris 15e. « Je suis à sa recherche : ma grand-mère y était blanchisseuse et je conserve les grandes épingles à nourrice, portant son numéro, qui lui permettaient de récupérer son ballot de linge dans la lessiveuse.» ledu.alain@wanadoo.fr le 27/04/2010 cf photo et lien Le lavoir Saint-Ange, Paris 17e Le lavoir de la rue Balagny, Paris 17e, où se réunissaient les blanchisseuses de Paris. Le lavoir la rue de Chartres aux Batignolles, Paris 17e Le lavoir Saint-Pierre, rue de Tardieu Paris 18e Le lavoir de la rue Germain-Pilon, Paris 18e Le lavoir de la rue des Islettes ( ex rue Neuve de la Goutte d'Or), n°9, Paris 18e. C'est le lavoir de L’assommoir. Devenue parisienne en 1860, la rue Neuve de la Goutte d'Or fut renommée rue des Islettes en 1877. Emile Zola, Carnets d'enquêtes - 1875 « Un grand hangar, monté sur piliers de fonte, à plafond plat, dont les poutres sont apparentes. Fenêtres larges et claires. En entrant, à gauche, où se tient la dame; petit cabinet vitré, avec tablette encombrée de registres et de papiers. Derrière les vitres, pains de savon, battoirs, brosses, bleu, etc. A gauche est le cuvier pour la lessive, un vaste chaudron de cuivre à ras de terre, avec un couvercle qui descend, grâce à une mécanique. A côté est l'essoreuse, des cylindres dans lesquels on met un paquet de linge, qui y sont pressés fortement, par une machine à vapeur; son volant; on voit le pied rond et énorme de la cheminée, dans le coin. Enfin, un escalier conduit au séchoir, au-dessus du lavoir, une vaste salle fermée sur les deux côtés par des persiennes à petites lames; on étend le linge sur des fils de laiton. A l'autre bout du lavoir, sont d'immenses réservoirs de zinc, ronds. Eau froide. Le lavoir contient cent huit places. Voici maintenant de quoi se compose une place. On a, d'un côté, une boîte placée debout, dans laquelle la laveuse se met debout pour garantir un peu ses jupes. Devant elle, elle a une planche, qu'on appelle la batterie et sur laquelle elle bat le linge; elle a à côté d'elle un baquet sur pied dans lequel elle met l'eau chaude, ou l'eau de lessive. Puis derrière, de l'autre côté, la laveuse a un grand baquet fixé au sol, au-dessus duquel est un robinet d'eau froide, un robinet libre; sur le baquet, passe une planche étroite où l'on jette le linge; au-dessus, il y a deux barres, pour pendre le linge et l'égoutter. Cet appareil est établi pour rincer. La laveuse a encore un petit baquet sur pied pour passer au bleu, deux tréteaux pour placer le linge, et un seau dans lequel elle va chercher l'eau chaude et l'eau de lessive. On a tout cela pour huit sous par jour. La ménagère paie un sou l'heure. L'eau de Javel coûte deux sous le litre. Cette eau, vendue en grande quantité est dans des jarres. Eau chaude et eau de lessive, un sou le seau. On emploie encore du bicarbonate - de la potasse pour couler. Le chlore est défendu ». Gervaise va laver son linge au lavoir sis rue Neuve de la Goutte d’Or (description de la rue, folio 105), où elle se bat avec Virginie (description folio 180, 181). La place de l'Assommoir, posée aujourd’hui au milieu de la rue des Islettes, sensée matérialiser le lavoir de Gervaise, dominé par ses « réservoirs de zinc », ne l’évoque que bien difficilement E. Zola L'Assommoir, chapitre 1. (nous sommes en 1850...) [...] « Le lavoir où elle [Gervaise] allait, était situé vers le milieu de la rue, à l’endroit où le pavé commençait à monter. Au-dessus d’un bâtiment plat, trois énormes réservoirs d’eau, des cylindres de zinc fortement boulonnés, montraient leurs rondeurs grises : tandis que derrière, s’élevait le séchoir, un deuxième étage très haut, clos de tous les côtés par des persiennes à lames minces, au travers desquelles passait le grand air, et qui laissaient voir des pièces de linge séchant sur des fils de laiton. A droite des réservoirs, le tuyau étroit de la machine à vapeur soufflait d’une haleine rude et régulière, des jets de fumée blanche. […] C’était un immense hangar, à plafond plat, à poutres apparentes monté sur des piliers de fonte, fermé par de larges fenêtres claires. Un plein jour blafard passait librement dans la buée chaude suspendue comme un brouillard laiteux. Il pleuvait une humidité lourde chargée d’une odeur savonneuse, une odeur fade, moite, continue ; et par moment, des souffles plus forts d’eau de javel dominaient. Le long des batteries, aux deux côtés de l’allée centrale, il y avait des files de femmes, les bras nus jusqu’aux épaules, le cou nu, les jupes raccourcies… Elles tapaient furieusement, riaient, se renversaient, pour crier un mot dans le vacarme… Et au milieu des cris, des coups cadencés, du bruit murmurant de pluie, de cette clameur d’orage s’étouffant sous le plafond mouillé, la machine à vapeur, à droite, toute blanche d’une rosée fine, haletait et ronflait sans relâche, avec la trépidation dansante de son volant qui semblait régler l’énormité du tapage. » Zola ne décrit pas exactement le lavoir de La Goutte d'Or; pour décrire celui de son roman il s'est inspiré aussi d'autres lavoirs comme celui la rue de Chartres aux Batignolles (aujourd'hui rue Jacquemont dans le 17ème arrondissement). Le lavoir s'est effondré le 05/08/1898 cf "Catastrophe 9 rue des Islettes" Le lavoir moderne parisien populaire, 35 rue Léon, Paris 18ème / M° Château Rouge Le lavoir a fonctionné jusqu'en 1953 ; en 1986, il est devenu une salle de théâtre : le Lavoir Moderne Parisien. le texte de Zola, extrait des Carnets d'enquête, "Un grand hangar, monté sur piliers de fonte, à plafond plat..." souvent cité en référence pour caractériser le Lavoir moderne parisien, ne peut pas s’y appliquer : le lavoir de L’assommoir est celui de la rue des Islettes, ex rue de la Goutte d’or . Le lavoir Balcan, situé au numéro 11 de la rue Labat, Paris 18e. Au fond de Montmartre, près de la rue Custine et de la rue de Clignancourt. **14 janvier 1909 - Ce jour là, le journal hebdomadaire "les Faits-Divers Illustrés" relate un fait divers qui n'est pas sans rappeler la bagarre qui opposa Gervaise à une sa rivale dans le roman de Zola "L'Assommoir". « Un drame, causé par l'ivresse, a eu pour théâtre le lavoir Balcan, situé au numéro 11 de la rue Labat, au fond de Montmartre, près de la rue Custine et de la rue De Clignancourt. Ce lavoir, dont on parla beaucoup naguère parce qu'il fut détruit par un incendie, est dirigé par M. Georges Balcan qui a son domicile 83 boulevard Barbès. M. Balcan était occupé à divers travaux dans son lavoir, lorsque le nommé J. Raibaut, âgé de cinquante-un ans, qui gère une cantine dans l'immeuble même où est situé le lavoir, voulut pénétrer dans l'endroit où sont occupées les laveuses. Mais en raison de son état d'ébriété, M. Balcan lui donna l'ordre de se retirer. Furieux, le cantinier fit semblant de s'en aller ; en réalité, il rentra dans sa cantine où il prit un énorme couteau de cuisine et, se précipita sur M. Balcan, le frappa d'un violent coup de son arme. Le propriétaire du lavoir poussa un cri terrible et tomba sur le sol, inanimé, atteint d'une profonde blessure à l'omoplate droite. Les laveuses et plusieurs voisins se précipitèrent sur le meurtrier et l'accablèrent de coups. Les laveuses surtout, se servant de leurs battoirs, mirent le cantinier en fâcheux état, sa figure ne formait plus qu'une plaie. Les inspecteurs de police, Cousseau et Hietrich, avec les agents Berson et Marc Aubert, empêchèrent la foule d'écharper complètement le meurtrier et le conduisirent au commissariat de M. Dumas. Pendant ce temps, M. Balcan recevait des soins dans une pharmacie voisine, son état est grave. Le docteur Moison, médecin légiste, a été chargé de dresser un rapport. Quant au meurtrier, interrogé par le distingué commissaire de police de la rue Lambert, il répondit simplement qu'il ne s'expliquait pas de son attentat, n'ayant rien contre M. Balcan. Il a été envoyé au dépôt toujours ivre.» Le lavoir Saint-Jean, rue Tandou, Paris 19e Le lavoir Saint-Jean, ? rue de Belleville Paris 19-20es Le lavoir du boulevard de la Villette, numéro 80, boulevard de la Villette, Paris 19e Le lavoir de l'Espérance,15 rue de Belleville, Paris 19e Le lavoir Ancien (du nom du patron), 32, rue de Belleville Paris 20e Le lavoir de Jouvence, rue d'Avron, Paris 20e Le lavoir d'Orléans, de la rue Bisson, Paris 20e
les bateaux-lavoirs Le premier
lavoir
flottant établi à Paris même, à bord d’un bateau amarré sur la Seine,
fut appelé La Sirène.
"En effet, en 1623, le roi autorisa Jean de la Grange à installer des bateaux à la seule condition de ne pas gêner à la circulation. Toutefois, il sombra lors des grandes glaces de l’hiver 1830". Les premiers lavoirs - Histoires de Paris « Pendant plusieurs siècles, les lavandières parisiennes ont lavé le linge des habitants de la capitale sur les rives de la Seine. [...] Les lavoirs flottants sont pourvus de buanderies à partir de 1844 afin de lutter contre la forte concurrence des lavoirs publics et des grandes buanderies de banlieue qui ne cessent de se créer. Malgré cet effort, le nombre des bateaux-lavoirs parisiens est, dans la seconde moitié du XIXe siècle, en constante perte de vitesse au profit des lavoirs publics. En 1880, il y a, en Ile-de-France, 64 bateaux-lavoirs offrant 3800 places de laveuses. Vingt-trois de ces lavoirs flottants sont à Paris, même dont six sur le canal Saint-Martin et trente-cinq se répartissent en banlieue sur la Seine, la Marne et l’Oise. À la fin du XIXe siècle, la plupart de ces bateaux-lavoirs sont la propriété d’une seule famille en vertu d’un bail qui lui a été consenti, en 1892, par la Société du Canal Saint-Martin. Mais, les bateaux-lavoirs disparaissent inéluctablement dans la première moitié du XXe siècle. Le passage de l’artisanat au machinisme industriel dans les blanchisseries » Histoire de la blanchisserie Elis Le Bateau Lavoir : 13, 13bis place Emile-Goudeau, Paris 18e. Site protégé : atelier (2e moitié XIXe ; 1er quart XXe siècle pour la partie non incendiée : inscription par arrêté du 31 mai 1965. Edifice d'origine incertaine, appartenant, en 1867, à un mécanicien-serrurier et racheté en 1889 par Thibouville. Ce dernier fit appel à l'architecte Paul Vasseur pour le transformer en ateliers d'artistes. Le Bateau-lavoir garde le souvenir des nombreux artistes qui y séjournent au début du 20e siècle, faisant de ce lieu un "laboratoire de l'Art" : Pablo Picasso, Georges Braque, Juan Gris, Modigliani, Maurice Denis, Constantin Brancusi. Bâtis en bois, les ateliers, vétustes et fragiles, ont disparu dans un incendie en mai 1970. Un nouveau bâtiment a été construit à l'emplacement du Bateau-lavoir en 1978. La façade sur la place est une restitution de la façade ancienne. A l'arrière, l'immeuble réalisé par la Ville de Paris, comporte 25 ateliers d'artistes. Le bateau-lavoir de la Villette Le bateau-lavoir de la Gare-Carré La disparition des bateaux-lavoirs A la fin du XIXe siècle, les bateaux-lavoirs parisiens sur la Seine, haut lieu traditionnel des fêtes de la Mi Carême, vivent leurs dernières années. Ce n'est pas une disparition spontanée. Elle est voulue et planifiée par les autorités. Georges Montorgueil écrit en 1895 :«Tradition appelée à disparaître. Il ne se concède plus de lavoirs nouveaux ; ceux existants mourront de vieillesse, sans le droit de prolonger, par des modifications confortatives, une existence plus que séculaire. La gaîté des rives y perdra quelque chose34, ...» Georges Montorgueil note également, dans le même livre, que la Mi Carême a cessé d'être fêtée sur les bateaux-lavoirs : « Il n'est plus de Mi Carême pour ces laveuses, qui voient, indifférentes, défiler le cortège de leurs sœurs de la terre ferme. [...] Documents complémentaires Histoire & Patrimoine des Rivières & Canaux : bateau-lavoir Le bateau lavoir de Nogent-sur-Seine - LES AMIS DE NOGENT-SUR-SEINE Histoire et restauration des bateaux lavoirs de Laval - LES AMIS DE NOGENT-SUR-SEINE
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MELANGES / MISCELLANEES
- LE COUT DE LA VIE : les valeurs des monnaies
- TRADITIONS LOCALES : La Fête de la Rosière
- SPECIALITES REGIONALES :- horticoles : la rose de Provins
- gastronomiques : les niflettes, les fromages de Brie, la soupe champenoise
- viticoles : le raisin Noah ou Noa
- LINGUISTIQUE - TOPONYMIE : - Les moulins sur l'Orvin et le ruisseau de Charriot
- Polémique : l'Yonne coule à Paris et Montereau-Fault-Yonne devrait s'appeler Montereau-Fault-Seine
- LEXICOLOGIE : - Vocabulaire
- Le Patois briard - vocabulaire
- Le Patois briard - expressions
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